La briqueterie de St-Fraimbault à St-Georges-de-la-Couée (Sarthe)

Il est attesté que la briqueterie de St-Fraimbault à St-Georges-de-la- Couée (Sarthe) était en activité à la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1921.

On connaît trois propriétaires successifs de cette briqueterie :

  • Ephrem Pasquier, qui était un entrepreneur et un temps conseiller municipal de St-Georges-de-la-Couée ; il a probablement acheté la briqueterie au début des années 1870 ;
  • Abel Bigot, boucher de son état, qui a racheté l’entreprise en 1903 ;
  • Eugène Mauduit qui la rachète en 1921 et semble ne pas avoir continué l’activité de la briqueterie.

Dans cette briqueterie a été principalement fabriqué des briques et des tuiles.

Comment fonctionnait la briqueterie ?

L’ingrédient de base était l’argile, que l’on trouvait en abondance dans les environs. Le gisement principal était situé sur la route menant au bourg de St-Georges-de-la-Couée, près du lieu-dit de la Verrerie.

Il fallait beaucoup d’eau, que l’on trouve ici dans la rivière de la Savonnière et aux différents sources, dont une située sur le domaine même de la briqueterie, et du bois qu’on allait couper dans les forêts environnantes. L’air était apporté par le courant ouest-est du fond de la vallée des Gabrones.

L’argile était récoltée en automne et au début de l’hiver et laissée à l’air libre jusqu’au printemps. Aux beaux jours, l’argile était acheminée vers la « glaisière ». C’est dans cette « glaisière » que l’argile était malaxée et pétrie, et que l’on ajoutait l’eau à l’argile.

La « pâte » une fois obtenue, était transportée dans une fosse de « murissement ». A la fin de son « murissement », l’argile était extraite de la fosse et mise en volume dans un moule sans fond, appelé « cadre » où elle était tassée avec une taloche. L’ouvrier chargé de cette opération s’appelait un « gougeat ».

La briqueterie de St-Fraimbault fabriquait des briques pleines. Certaines étaient « pressées-marquées » avec inscrite dessus, la raison sociale de la briqueterie.

Après le façonnage, la brique faisait un séjour au séchoir avant la cuisson.

La cuisson des briques

Le four de cette briqueterie est de type à voûte à évents. Il n’y a pas de cheminée. Les murs sont très épais pour résister à des chaleurs pouvant aller jusqu’à 900 degrés.

Au niveau inférieur, on trouve l’alandier ; il met en communication la chaufferie avec l’intérieur du four. C’est l’endroit où le combustible brûle et où la chaleur dégagée pénètre dans le four par les « carneaux » qui sont sur la sole du four. Le bois de chauffage était entreposé au plus près de l’alandier et il était protégé par un large auvent. On peut encore voir une niche où était posée une lampe qui servait à allumer les foyers, ainsi que des cartouches servant à activer le feu. Sous l’alandier se trouvent les cendriers par où on récupérait les cendres de combustion qui servaient à amender les terres cultivables.

Au niveau supérieur, on trouve le four voûte avec les évents par où s’échappaient la vapeur et les fumées. Il comprend une porte principale par où était opéré le chargement des briques à cuire et, au-dessus, une ouverture dite « trappe aux chandelles » par où le briquetier contrôlait la température du four.

La cuisson progressive des briques durait environ 3 à 5 jours. Quand le maître briquetier estimait que la cuisson était réalisée, on recouvrait le foyer avec de la terre et on laissait finir la cuisson à l’étouffé jusqu’au refroidissement complet du four. Une fois refroidies, les briques et les tuiles étaient sorties et stockées dans un bâtiment dit « passe à travers » en vue de leur livraison.

La briqueterie de St-Fraimbault à St-Georges-de-la-Couée est ouverte aux visiteurs à l’occasion des journées européennes du patrimoine. Des visites guidées et commentées sont dispensées à cette occasion par l’association des Compagnons de St-Georges.