La chapelle Saint-Fraimbault à St-Georges-de-la-Couée
C’est une des plus anciennes, sinon la plus ancienne de la région, du moins en ce qui concerne les fondations. Sa fondation fut décidée par Saint-Liboire au IVe siècle (évêque du Mans de 348 à 397) et sa construction est intervenue entre le IVe et le VIIe siècle. Elle avait rang d’église paroissiale. Mais elle ne résista pas aux hordes des normands et des bretons qui ruinèrent le pays à la fin du premier millénaire, rasant tous les édifices et chapelles.
Quand l’heure de la reconstruction sonna au début du XIe siècle, les moines de l’abbaye de St-Calais relevèrent les murs et construisirent une chapelle sur les fondations de l’antique église paroissiale. Entre temps, le bourg de Saint-Georges s’étant fortement développé sur les bords de l’Etangsort à 4 kilomètres de St-Fraimbault, il fut décidé d’y implanter une église paroissiale. St-Fraimbault restera une simple chapelle et n’ayant pas de fabrique attitrée, elle ne survivra que grâce aux libéralités des seigneurs de Ruillé.
Extérieur
Cette chapelle toute simple avec abside en demi-cercle est réalisée en pierre non appareillées, principalement des silex et des roussards, les pierres de taille étant réservées pour les linteaux, les angles de murs et les contreforts. Seul le chœur n’a pas subi de transformation depuis le XIe siècle. La nef a été remontée à l’identique au XVIIe siècle suite à son écroulement et une porte fut ouverte au sud à cette période. De l’extérieur sur la façade sud, on peut voir le raccordement en pierre de taille qui unit la partie du XIe et celle reconstruite au XVIIe, ainsi que la différence de hauteur qui en a résulté entre le chœur et la nef.
Sur l’arrière, on constate qu’une des baies a été agrandie vers le bas, peut-être au XVe siècle, afin de donner un peu plus de lumière dans l’édifice.
Au-dessus du porche d’entrée, à l’ouest, sont gravées les armes de la famille de Maillé, seigneur de Ruillé, qui était au XVe et XVIe siècles, seigneur de Saint-Sénard.
Intérieur
On peut dès l’entrée admirer la charpente romane, lambrissée de chêne.
A gauche, on peut voir une statue en terre cuite de Saint-Fraimbault datant de 1627 (la polychromie est du XIXe – XXe siècle).
On remarque que la nef présente un sol incliné qui monte vers le chœur. On s’aperçoit que la lumière du jour n’arrive que chichement par d’étroites baies en plein cintre. Ces ouvertures furent ornées de vitraux du XXe siècle, vitraux créés par messieurs Morin (dessinateur), Chapée (peintre) et Echivard (verrier). En 1907 fut réalisé le vitrail représentant Saint-Fraimbault situé au-dessus du porche d’entrée. Les autres vitraux dans le chœur datent de 1921 : des blés, des bleuets et des coquelicots au fond du chœur, sur le coté droit du chœur, un cep de vigne et ses grappes avec au pied quelques coquelicots, à droite de l’avant chœur, une branche de pommier avec ses fruits. La façade nord de la chapelle est démunie de toute ouverture.
Sur ce mur nord, à gauche du chœur, des peintures murales des XVe-XVIe siècles on été remis au jour au début du XXe siècle. On peut distinguer quelques saints de l’époque mérovingienne, dont de gauche à droite :
- Saint-Eloi, qui peut être identifié principalement grâce à son nom inscrit ;
- Saint-Pierre, dont le nom est écrit sous la forme « Pierce » ;
- Sainte-Radegonde, que l’on reconnaît à son livre et son bâton d’abbesse ;
- Saint-Michel terrassant le dragon.
De larges bandes de couleur jaune – ocre encadrent le chœur et une frise de même couleur courre sur le haut du mur de l’abside. C’est tout ce qui reste des fresques et des couleurs qui devaient décorer l’ensemble de la chapelle.
Dans l’abside, à droite sur l’autel, une statue en terre cuite du XVIIe siècle montrant Sainte-Anne instruisant sa fille, la Vierge Marie. A gauche, une statue du XVIIe également, représentant un saint évêque et, au centre, une statue moderne représentant Saint-Fiacre, patron des jardinier. A droite du chœur, une vierge à l’enfant très dégradée.
Sous le maître autel apparaît un large trou où se trouvait un sarcophage mérovingien ; tout au fond de cette ouverture, on peut encore voir quelques parois du sarcophage. La tradition locale attribue cette sépulture à Saint-Fraimbault. La chapelle fut ainsi un haut lieu de pèlerinage qui attirait de nombreux malades souffrant de nombreux maux, allant des rhumatismes à la stérilité.
Histoire récente
En 2018, la chapelle a subi une profonde restauration qui a concerné principalement la réfection totale de la toiture. Au cours de cette opération, un tout nouveau clocher a été fabriqué et installé en lieu et place de l’ancien. Ce nouveau clocher, recouvert de bardeaux de châtaignier, a été financé par plus d’une cinquantaine de donateurs de la commune et des environs. En remerciement, chaque donateur a son nom de gravé au dos d’un des bardeaux de châtaignier qui habille le clocheton.